FILM : JOHNNY GOT HIS GUN - Dalton Trumbo - 1971
Ce film est certainement celui qui illustre la liminalité permanente de la façon la plus littérale. Un jeune soldat touché de près par un obus durant la WWI, est confié dans un état critique au service médical de l’armée américaine. Totalement défiguré et mutilé, sans identité et diagnostiqué comme un décervelé sans esprit ni émotions, Il est considéré comme "pure zoé" (Giorgio Agamben) et sera par conséquent maintenu artificiellement en vie à des fins exclusivement scientifiques.
Or, contre toute attente, le soldat reprend connaissance. Sourd-muet et aveugle, « c’est sombre ici » est sa première pensée, image par excellence de l’espace liminal, un retour au néant, le regressus ad uterum. Egalement amputé de ses membres, il va rapidement réaliser l'inhumaine condition dans laquelle claustrophobie les docteurs le maintiennent, broyé dans une claustrophobie sans issue.
Coupé du monde, il va alors tenter d’établir à travers la fine membrane de sa peau une communication avec ceux qui le soignent.
En attendant, l'esprit replié sur son propre chaos, le soldat tente d’ordonner ses pensées et ses souvenirs, questionne la nature spirituelle de l’homme, et délire sous l'effet de la morphine. La frontière entre l’éveil et le rêve s’estompe, et, comme c’est souvent le cas, c’est sur le seuil entre la vie et la mort, que les visions se manifestent.
Un joven soldado, gravemente herido por un obús durante la primera guerra mundial, es atendido en un estado crítico en un hospital militar americano. Completamente desfigurado, sin identidad, diagnosticado como un descerebrado privado de espíritu y de emociones, es considerado como « pura zoé » (Giorgio Agamben), y por ende será mantenido artificialmente en vida para fines meramente científicos.
Pero de manera inesperada, el soldado
toma consciencia. Sordomudo y ciego, « está oscuro aquí »
es su primer pensamiento, lo que corresponde a la perfecta
imagen del espacio liminal, el regreso a la nada, el « regressus ad uterum ».
Al entender que también fue mutilado de sus extremidades,
el soldado se percata de las terroríficas condiciones
claustrofóbicas de vida en la que los doctores lo mantienen.
Aislado del mundo, intentará establecer contacto a través de la fina membrana
de su piel. Mientras, atrapado en el caos de su espíritu,
el soldado trata de ordenar sus pensamientos y recuerdos,
cuestiona la naturaleza espiritual del hombre,
y delira bajo el efecto de la morfina.
La frontera de la vigilia y el sueno se borra, y,
como suele suceder en estos casos,
visiones místicas se manifiestan en el umbral entre la vida y la muerte
en donde flota.

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