FILM : IMPORT EXPORT - Ulrich Seidl - 2007
Fiction aux faux aires de documentaire, qualifié de “depression-porn” par John Waters, Import-Export, met en scène le via crucis qu’entreprennent au delà de leurs frontières les deux jeunes protagonistes, l’ukrainienne Olga et l’autrichien Pauli, dans l’espoir de fuir leur quotidien morose. Ils ne se croiseront jamais, mais partagent une précarité qui pourrait se résumer par deux emplois : vigile et femme de ménage.
Se succèdent alors une série de paysages maussades: hôpital ukrainien attrapé dans une époque révolue; les chambres aux décors rafistolés d’un business de sexcam; les immeubles délabrés et insalubres d’un ghetto slovaque; la morgue d’un service gériatrique autrichien, et sans oublier le sous-sol étroit d’une famille aisée, espèce de tombeau dans lequel Olga dort à coté de la machine à laver.
Une fois en Autriche, Olga est victime d’une discrimination latente. N’étant pas reconnue comme infirmière, elle n’a d’autre alternative que de grossir les rangs de la main d’œuvre bon marché des employés de nettoyage.
De son côté, Pauli patauge dans une culture machiste incarnée aussi bien par son pitbull, que par le gang qui le martyrise dans un parking, et tout particulièrement par son beau-père, Michael, quadragénaire à la virilité fragile. A contrecœur, Pauli accompagne ce dernier en voyage d’affaires en Ukraine, mais finit par se lasser de sa misogynie, et préfère l’abandonner pour tenter sa chance dans une Ukraine inhospitalière, basculant à son tour dans la liminalité.
Les relations de pouvoir vont s’exercer à tous les niveaux, avec son lot d’abus et d’humiliations, où la violence et la nudité vont souvent de paire.
Ficción con pinta de documental, calificada de « depression-porn » por John Waters, Import-Export relata el via crucis que llevan a cabo más allá de sus fronteras los dos jóvenes protagonistas, la ucraniana Olga y el austriaco Pauli, con la esperanza de librarse de su melancólica condición. Nunca se cruzan, pero comparten una precariedad que se podría resumir por dos empleos : guardia y sirvienta.
A lo largo de la película se suceden una serie de espacios liminales agobiantes: un rudimentario hospital ucraniano atrapado en un época lejana, cuartos con decoraciones baratas de un negocio de sexcams, edificios en ruinas e insalubre de un gueto eslovaco, la morgue de un servicio geriátrico austriaco ; y queda mencionar el sótano de una familia privilegiada, suerte de sepulcro en el que Olga duerme junto a la lavadora.
Al llegar en Austria, Olga es victima de una discriminación latente. Privada de su estatus de enfermera, no tiene otra alternativa mas que formar parte de la mano de obra explotada de empleados de limpieza.
Por su parte, Pauli está sumergido en una cultura machista encarnada tanto por su pitbull, que por la pandilla que lo martiriza en un estacionamiento privado, o por su cuñado, Michael, cuarentón de frágil virilidad. Con un cierto disgusto, Pauli acompaña este último en un viaje de negocios en Ucrania, pero termina por cansarse de su misoginia, y prefiere abandonarlo para probar su suerte en una Ucrania poco acogedora, cayendo a su vez en la liminalidad.
Las relaciones de poder se van a ejercer a todos los niveles, con su lote de abusos y humillaciones, donde la violencia y la desnudez van a menudo de la mano.

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